ACTUALITES

LES OUBLIES DE LA MEMOIRE

Gabriel Versini Bullara : les oubliés de la mémoire par Jean Le Bitoux

Les oubliés de la mémoire par Jean Le Bitoux

Gabriel Versini Bullara : les oubliés de la mémoire par Jean Le Bitoux

A Reims en 1997, une délégation homosexuelle, avec Pierre Seel portant la gerbe des homosexuels, avait été empêchée de se recueillir, les grilles du square du monument des victimes de la Gestapo ayant été fermées par un arrêté municipal.

Le maire de la ville, Jean Falala, qui a depuis démissionné, avait déclaré :

« Je suis encore le patron dans ma ville. »

L’association homosexuelle de la ville, Ex-Aequo, avait alors porté plainte. Presque deux ans plus tard, le 9 mars 1999, leur avocat, Me Gabriel Versini, obtient du tribunal administratif la condamnation de la municipalité à lui verser 4 000 francs pour « trouble à l’ordre public », pour avoir décidé cette obstruction systématique, pour un recueillement qui se définit comme collectif selon les textes officiels, en l’occurrence ceux qui gèrent la mémoire de toutes les victimes du nazisme.

Ce basculement juridique est historique. Désormais, les perturbateurs sont ceux d’en face, ceux qui ont en charge le protocole officiel de cette Journée nationale du souvenir.

Les déportés indignés ne désarment pas. En 1999, dans La Dépêche du Midi, le quotidien de Toulouse où vit Pierre Seel, un courrier signé J. Lemarre persiste :

« Nous sommes ici dans le domaine de l’Histoire. Et il n’est pas inintéressant de rappeler qu’il n’y a jamais eu de déportation pour homosexualité depuis le territoire français pendant la Seconde Guerre mondiale. (…) Que quelques sbires hitlériens aient cru devoir appliquer des mesures coercitives contre les «homos»,  c’est possible. (…) Je ne reproche évidemment pas à M. Pierre Seel de s’en être «bien tiré», mais de vouloir gérer médiatiquement son cas, avec pour conséquence de fausser, même inconsciemment, l’approche du problème par le grand public. (…) Mais de là à faire élever un monument commé- morant la déportation des «homos», il y a des limites à la provocation historique.»

Gabriel Versini Bullara : les oubliés de la mémoire par Jean Le Bitoux

Notes sur le livre :

Quatrième de couverture

Le 30 janvier 1933, Hider est élu chancelier du Reich. La haine nazie contre les homosexuels se déchaîne : les Allemands doivent avoir des enfants, de très nombreux enfants, de futurs soldats combattant pour la grandeur de la nation et de la race. Les homosexuels sont donc des adversaires, des ennemis qu’il importe d’identifier et d’éliminer. L’homophobe paragraphe 175 du Code pénal est aggravé par les nazis. 100000 homosexuels sont victimes de délation, fichés, pourchassés par la police et les SS ou condamnés: 10000 d’entre eux sont conduits en camps de concentration. Ces persécutions étendues aux territoires annexés frappent ensuite l’Alsace et la Moselle. À la Libération, victimes, témoins et historiens se taisent, la déportation homosexuelle est écartée de la mémoire nationale. À partir de sources nombreuses et variées, de témoignages, d’entretiens avec Jean-Paul Sartre et avec Michel Foucault, Jean Le Bitoux restitue cette histoire refoulée et nous interroge : pourquoi les homosexuels déportés sont-ils les oubliés de notre mémoire collective?

Biographie de l’auteur

Jean Le Bitoux, né en 1948 à Bordeaux, est enseignant, journaliste et président du Mémorial de la déportation homosexuelle. Il fonde en 1979 le journal homosexuel Gai Pied. Jean Le Bitoux est co-auteur de Moi, Pierre Seel, déporté homosexuel (Calmann-Lévy, 1994) et auteur des Oubliés de la Mémoire (Hachette Littératures, 2002).

Détails sur le produit

Éditeur ‏ : ‎ Hachette Littératures (24 avril 2002) – Langue ‏ : ‎ Français – Broché ‏ : ‎ 291 pages
ISBN-10 ‏ : ‎ 2012356257 – ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2012356252

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *